UN ATELIER CONSULTATIF NATIONS UNIES- GOUVERNEMENT- IES A EU LIEU.
C’était en date du 13 juillet 2022. Les Nations Unies avaient invité les Institutions d’Enseignement Supérieur (IES). Cet atelier s’est tenu dans le prolongement des Etats généraux de l’éducation. Le système des Nations Unies voudrait changer ses méthodes d’intervention. Avant, il était dans la logique d’assistance mais désormais, elles devront opérer dans le système de coopération. Elles veulent accompagner leurs partenaires dans le sens de la réalisation des ODD et du Plan National de Développement du Burundi 2018-2027. Pour ce faire, il va falloir mettre en place un accord- cadre de coopération pour que le gouvernement soit une société à la fois: (1) inclusive (2) résiliente et (3) prospère
Les Nations Unies envisagent donc de mettre en place un plan d’action 2023- 2027 avec une année expérimentale 2023 pour le démarrage des activités. Il est à noter que cette démarche de consultation des partenaires qui a commencé en avril 2022 se terminera en décembre de cette année. Ce rapport contient en fait les les actions à faire ainsi que les acteurs, selon les défis et/ou les enjeux. Les étudiants, les enseignants et les Recteurs y avaient été conviés pour donner leurs contributions. L’Université de Mwaro avait été représenté par le Directeur de la Recherche et chargé des relations publiques, en lieu et place du Recteur dignement empêché. Le groupe des étudiants a travaillé sur les défis. Ils ont inventorié les défis ci-après. (i) Cours plus théoriques que pratiques; (ii) Mauvaise orientation des élèves/étudiants; (iii) Matières étudiées obsolètes par rapport au progrès; (iv) Mauvaises conditions d’études: manque de matériels didactiques, salles inadaptées; (v) Non maîtrise de la langue d’apprentissage; (vi) Croissance démographique galopante; (vii) Inégalités d’accès à l’éducation entre les filles et garçons du milieu rural; (viii) Manque de cohérence entre l’enseignement primaire, secondaire et supérieur; (ix) Manque de structure nationale qui regroupe tous les étudiants de toutes les universités pour débattre des défis les concernant; (x) Existence d’un fonds pour le public mais pas pour le privé (prêt-bourse, logement, appui institutionnel, recherche, etc.) ce qui crée des inégalités de chance au sein du système éducatif burundais; (xi) Manque de diversification de l’offre de formation; (xii) Népotisme dans l’octroi de l’emploi; (xiii) Manque de financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes; (xiv) Accompagnement des lauréats avant leur embauche (sans exiger l’expérience par exemple).
Le groupe des enseignants a travaillé sur les enjeux.
Avec ce groupe, pour chaque enjeu, quelques pistes de solutions ont été proposées. Nous les reprenons ci-dessous. (1) Amélioration de la qualité de l’enseignement (Augmentation des ressources humaines en quantité et en qualité; Augmentation des infrastructures et amelioration de la qualité (salles de classes, lboratoires, bibliothèques, etc.; Acquisition de matériels didactiques adaptés; Diversification des sources de financement). (2) Amélioration de la recherche (Motivation des chercheurs à travers la valorisation des résultats de la recherche et l’augmentation du budget de la recherche; Collaboration entre les chercheurs; Financement de la recherche (Mise en place d’un fonds pour la recherche; Développement des compétences chercheurs). (3) Adéquation formation- besoins du marché national, régional et international; Offres de formation innovantes; (4) Contribution de la communauté universitaire au développement du pays à travers la capitalisation des résultats de la recherche.
Le groupe des Recteurs quant à lui s’est concentré sur les défis. Ils en ont inventorié pas mal ainsi que quelques solutions. (a) Accès à l’enseignement supérieur. Ainsi, l’informatisation de l’enseignement supérieur; l’octroi de bourses aux plus vulnérables; la sensibilité au genre seraient les solutions à préconiser. (b) Massification vers l’enseignement supérieur. La solution serait l’informatisation de l’enseignement supérieur et l’appui à la promotion de l’enseignement à distance. (c) la recherche et l’innovation avec comme solution l’appui aux centres de recherche/ d’incubation; (d) L’employabilité des lauréats en leur permettant des stages professionnels. Même le système des Nations Unies devrait faire partie du monde socioprofessionnel et participerait à l’octroi des terrains de stages aux étudiants; (e) Le capital humain au sein des IES en insistant sur la formation des formateurs et le renforcement de leurs capacités; (f) Infrastructures et équipements; (g) Leadership féminin; (h) Faible diversification des filières de formation; (i) Problème de cohérence du système éducatif burundais.
Après les restitutions des travaux de groupes, il y a eu une plénière. Au cours de celle-ci, d’autres recommandations ont été émises:
- Création des campus numériques;
- Développer la culture du meilleur/mérite (émulation) à travers les manifestations scientifiques;
- Mettre en place des plate-formes de chercheurs, secteur par secteur;
- Financement de l’enseignement par les Nations Unies;
Les Nations Unies mettront en place un cadre de coalition des partenaires pour la mise en oeuvre du cadre de coopération.
Recueilli pour vous par Sébastien NDAYIRAGIJE, Directeur de la Recherche et chargé des relations publiques.